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Actualités Natura Mater

Dans l’antre de Permafungi

Chez Natura Mater, nous aimons créer du lien entre les producteurs de matériaux et les professionnels du bâtiment. Quoi de mieux pour cela que de se rendre directement à la source ? C’est ce que nous avons fait jeudi passé, en emmenant nos abonnés chez Permafungi pour une petite immersion dans le monde mystérieux des myco-matériaux. On vous raconte tout ça !


Avenue du Port


C’est en plein centre de Bruxelles, sur le site de Tour & Taxis, que nous rencontrons Julien, CEO de Permafungi. Ici, tout se passe sous terre, dans les gigantesques caves de l’Entrepôt Royal, un bâtiment construit sous Léopold II en 1910 pour du stockage à long terme et entièrement rénové en 2000.


Les pleurotes aiment le marc de café


Au départ, l’idée derrière Permafungi était moins de cultiver des champignons que d’imaginer un moyen de valoriser les millions de tonnes de marc de café produites chaque année dans le monde. Alors, tous les mois, Permafungi récupère plusieurs tonnes de marc de café pour cultiver… des pleurotes ! Et oui, il se trouve que le marc de café est un excellent substrat pour les champignons.


Inoculation, incubation, fructification


Pour cultiver des pleurotes en milieu urbain, il faut reproduire les conditions qui les fait se développer dans leur habitat naturel. Un processus en trois phases, comme nous l’explique Julien :

🍄 L’inoculation : c’est la première phase durant laquelle le marc de café est mélangé à de la paille et du mycélium, puis bourré dans des sacs


🍄 L’incubation : pendant deux semaines, les sacs sont placés dans l’obscurité pour laisser le mycélium coloniser (autrement dit manger) le substrat. A la fin de cette phase, le sac n’est plus noir mais blanc !


🍄 La fructification : en plaçant les sacs dans un environnement plus lumineux, frais et humide, le mycélium va se reproduire et amener les pleurotes à se développer. Un spectacle à la fois cocasse et magique, digne d’Alice aux Pays des merveilles.


Une démarche 100% circulaire


Au-delà d’utiliser un déchet comme substrat, c’est toute la démarche de Permafungi qui se veut circulaire. Ici, rien n’est jeté. Le résidu de la culture des pleurotes – le fameux « champost » - est utilisé comme terreau pour la culture d’autres légumes ou comme matière première pour créer …



Des isolants à base champignons ?


Tout à fait ☝️ En ajoutant du mycélium au « champost », Permafungi obtient un matériau aux propriétés étonnantes, notamment pour l’isolation ! Ces panneaux rigides peuvent servir d’isolation acoustique ou même thermique et peuvent même être personnalisés au pyrograveur.

Notre conseil ?


Laissez les panneaux apparents ! Avec un design à la fois naturel et original, ils habilleront votre mur tout en absorbant le bruit de la pièce 😉


Dans un autre registre, Permafungi réalise des abat-jours en mycélium qui donneront à coup sûr une touche design à votre intérieur 🪄


Des subventions européennes pour les myco-matériau


Si les conditions actuelles ne permettent pas un prix très compétitif, cela risque de changer ! Grâce à une subvention européenne de deux millions d’euros, Permafungi financera bientôt une nouvelle chaîne de production d'une capacité de 5 tonnes de myco-matériaux par mois. De quoi faire baisser les coûts de production et le prix d’achat. A surveiller !

Des champignons à la Biennale de Venise


On ne le répètera pas assez : les matériaux biosourcés sont une opportunité formidable pour la construction. En 2023, le pavillon de la Biennale d’architecture de Venise sera construit en mycélium, bois et terre crue. Quand on vous dit que le changement c’est maintenant !


Ce projet nommé « In Vivo » est porté par le bureau d’architecture Bento qui propose de repenser complètement notre manière de construire en puisant dans le vivant. Pas de doute, on a hâte de voir le résultat !


On organiserait bien une petit voyage à Venise avec la communauté Natura Mater, non ?

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